Histoire


どうしても仕事がら、歴史のことは扱わざるを得ないので、歴史(認識)問題には注目する。
もちろん歴史家に対しては専門家だから尊重するけど、
教育とか、神学とか、あと哲学やってる人もそうだと思うけど、
歴史のことはまぁ専門家である歴史家に任せておいて、というわけにはいかないもの。
特に教育関係者は、自分の用いる教育方法論がどういう時代において成立されたかを知るのに、
どうしても歴史に触れざるを得ない。
すでに手元にある方法論は、実は歴史の産物、歴史のかたまりのようなものなのである。
この方法論が現代に妥当するかどうかを確かめるためにも、どうしても歴史に触れざるを得ない。
あと、歴史本一つ読むにしても、その著者である歴史家の歴史認識歴史観)ってのに、
かなり影響、左右されることにもなる。
日本の教科書問題も、長年、議論しているように。


去年の暮れ、歴史家19人が、歴史と政治の問題で署名付発言を発表した。
これまでの四つの立法が、歴史家の自由を疎外するので破棄してほしいとのことらしい。


彼らの宣言文。

http://www.herodote.net/editorial05122.htm
Libération, mardi 13 décembre 2005 :

Une pétition pour l'abrogation des articles de loi contraignant la recherche et l'enseignement de cette discipline.


Émus par les interventions politiques de plus en plus fréquentes dans l'appréciation des événements du passé et par les procédures judiciaires touchant des historiens et des penseurs, nous tenons à rappeler les principes suivants :

L'histoire n'est pas une religion. L'historien n'accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous. Il peut être dérangeant.
歴史は宗教ではない。歴史家はいかなる教義も承諾しない、いかなる禁止事項も重んじないし、タブーを知らない。たぶん歴史家は邪魔者のようなもの。
L'histoire n'est pas la morale. L'historien n'a pas pour rôle d'exalter ou de condamner, il explique.
歴史は道徳ではない。歴史家は誰かを熱狂させたり、刑を宣告したりするための役割ではない、説明するのだ。
L'histoire n'est pas l'esclave de l'actualité. L'historien ne plaque pas sur le passé des schémas idéologiques contemporains et n'introduit pas dans les événements d'autrefois la sensibilité d'aujourd'hui.
歴史は現実性の奴隷ではない。歴史家は、過去を現代の観念的図式の中にはめ込んだりしないし、過去の出来事を今日の感受性の中に導入したりしない。
L'histoire n'est pas la mémoire. L'historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits. L'histoire tient compte de la mémoire, elle ne s'y réduit pas.
歴史は記憶ではない。歴史家は、科学的な思考過程のもと人間の回想を集める、それらを比較したり、またさまざまな資料や物、足跡を突き合わせながら、事実を解明する。
L'histoire n'est pas un objet juridique. Dans un Etat libre, il n'appartient ni au Parlement ni à l'autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l'Etat, même animée des meilleures intentions, n'est pas la politique de l'histoire.
歴史は法の対象ではない。自由国家において、歴史家は議会や歴史的真実を決定する法的権威に属さない。たとえ素晴らしい意向によって動機付けられる国家の政治であろうとも、それは歴史の政治ではない。
C'est en violation de ces principes que des articles de lois successives notamment lois du 13 juillet 1990, du 29 janvier 2001, du 21 mai 2001, du 23 février 2005 ont restreint la liberté de l'historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu'il doit chercher et ce qu'il doit trouver, lui ont prescrit des méthodes et posé des limites.
1990年7月13日、2001年1月29日、2001年5月21日、2005年2月23日それぞれに制定された法は、以上の原則の尊重を犯している。これらは、歴史家の自由を制限し、ある処罰の暗示のもとに、歴史家が研究せねばならぬこと、発見せねばならぬことを言おうとし、また、様々な方法論を規定し、限界を定めようとしている。

Nous demandons l'abrogation de ces dispositions législatives indignes d'un régime démocratique.
我々は民主主義の制度に値しないこれらの立法の廃止を要求する。

Les signataires :
サイン
Jean-Pierre Azéma, Elisabeth Badinter, Jean-Jacques Becker, Françoise Chandernagor, Alain Decaux, Marc Ferro, Jacques Julliard, Jean Leclant, Pierre Milza, Pierre Nora, Mona Ozouf, Jean-Claude Perrot, Antoine Prost, René Rémond, Maurice Vaïsse, Jean-Pierre Vernant, Paul Veyne, Pierre Vidal-Naquet et Michel Winock
http://www.herodote.net/editorial05121.htm#Gayssot


リベラシォン、ネットで読めるその後の上記関連のニュース。

http://www.liberation.fr/page.php?Article=349012

La polémique autour de l'héritage colonial français libère les revendications mémorielles.

La guerre des mémoires

par Esther BENBASSA
QUOTIDIEN : jeudi 05 janvier 2006

Esther Benbassa est directrice d'études à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE).

L'article 4 de la loi du 23 février 2005 demandant aux programmes scolaires de reconnaître «le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord» est devenu un sujet de polémique à la suite des émeutes du mois de novembre dans les banlieues, libérant les revendications mémorielles. Celles-ci renforcent à leur tour un contexte de crispation généralisé, sensible aussi bien en haut de l'échelle qu'au sein d'une large part de la population française, contexte de nationalisme larvé, en gestation depuis un moment comme l'a attesté au printemps un non à l'Europe qui s'explique en partie par lui. En période de crise, encouragés par des pouvoirs publics en panne de projets économiques et sociaux porteurs, les raidissements nationalistes, qui s'étaient déjà cristallisés autour de la question du voile et de la laïcité, se déploient désormais avec encore plus d'ampleur. Les mémoires s'érigent en réponse à ces raidissements, elles-mêmes sortes de nationalismes identitaires construits et reconstruits.

L'état d'esprit prévalant actuellement ne laisse pas assez de marge de manoeuvre aux politiques pour se lancer dans des initiatives ambitieuses et exigeant un temps plus long ou dans des réformes en profondeur. On peut d'ailleurs se demander si nos politiques en ont effectivement la volonté et la capacité. Quoi qu'il en soit, à ce rythme, nous allons vers un pays où nous finirons par devenir étrangers les uns aux autres. Nationalisme contre mémoires envahissantes, est-ce là un avenir ? Ou plutôt une véritable impasse ?

Sans passé, il n'y a pas d'histoire ni d'identité, mais ce passé n'est pas suffisant pour bâtir une identité. A la longue, le culte de la mémoire enferme ceux qui s'en réclament et leur fait tourner le dos à l'avenir. Ces mémoires se tissent en général dans la négativité, dans une victimité revendicatrice peu propice à l'échange. Sans victimité, pas de droits, et pour les obtenir, la mémoire victimaire demande le devoir aux siens et aux autres. Sans compter que la souffrance ne se mesure pas et que chaque mémoire exige le plein de souffrance, parce qu'elle se définit d'abord par rapport à elle.

Dans le palmarès des mémoires, celle des Juifs est perçue comme la plus réussie et sert de paradigme. Qu'on demande la reconnaissance des injustices, des génocides, de la colonisation, de l'esclavage subis, ne me paraît nullement rédhibitoire. Et qu'on exige réparation, encore moins. Reste que tous les Français ne sont pas des descendants d'esclavagistes, de collaborateurs ou de colons.

Le devoir de mémoire relatif au génocide des Juifs et la culpabilité qu'il induisait ont pesé sur quasiment trois générations et ses vigiles nous ont empêchés de penser, de nous exprimer, de questionner et le devoir et la mémoire. Le faire ne signifiait nullement mettre en question le génocide ni l'oublier, seulement dire que nous voulions vivre sans le poids de ce devoir imposé et que nous préférions accomplir le travail nécessaire pour que la mémoire et l'histoire se rejoignent et contribuent ensemble à responsabiliser l'humanité en lui rappelant ce que des hommes sont capables de faire à ceux qu'ils ne considèrent plus comme leurs semblables en raison de leur race, religion, ethnie, orientation sexuelle...

Ce ne sont ni les lois, ni les tribunaux qui écrivent l'histoire. Et cette histoire ne peut pas non plus s'écrire sous le diktat des mémoires, mêmes meurtries. La démocratie en dépend. Il n'existe pas d'histoire sans mémoire, mais il existe des mémoires sans savoir, incandescentes, à fleur de peau, qui se refusent à la distanciation, à la comparaison, à la contextualisation, seules garantes pourtant de leur pérennité. L'histoire ne saurait pas pour autant rester imperméable aux exigences du présent, déjà parce qu'elle est le produit des efforts d'hommes et de femmes de leur temps, de citoyens. Et il est vrai aussi qu'elle a été plutôt traditionnellement celle des dominants. Et que les mémoires aujourd'hui appellent l'histoire nationale et ses artisans à s'interroger sur leur façon de l'élaborer, et ce non seulement à partir du centre mais aussi avec ce qu'elle a longtemps considéré comme ses marges.

Je n'étais pas de ceux qui entendaient mettre sur un même pied la loi Gayssot, la reconnaissance du génocide arménien, la reconnaissance de la traite et de l'esclavage comme crime contre l'humanité et l'article sur l'enseignement des aspects positifs de la colonisation. Pourtant, j'ai finalement choisi de signer la pétition «Liberté pour l'histoire» (Libération du 13 décembre, ndlr). Je l'ai signée, tout en ayant conscience aussi des dangers des corporatismes, parce que je veux penser, écrire, m'exprimer, dans les limites d'une liberté responsable. Parce que j'ai peur de la tyrannie des mémoires.

Que les minorités visibles s'organisent politiquement pour lutter contre les discriminations, forcer des portes, interpeller les politiques, pourquoi pas ? Nous sommes dans le pays des jacqueries, de la Révolution, des révoltes populaires. Les monarchies, même républicaines comme la nôtre, ont besoin d'être secouées. Les émeutiers des banlieues ont fait preuve de leur intégration en reproduisant ce schéma si habituel dans l'histoire de France. Et le peu qu'ils ont obtenu est inséparable de leur révolte, à laquelle on peut, dans l'absolu, ne pas souscrire.

La loi du 23 février, passée inaperçue dans un premier temps, a mis au jour non seulement la cacophonie politique régnant dans notre pays, mais aussi les diverses récupérations de ces mémoires variant selon la position de force qu'occupaient leurs tenants. Curieusement, cette loi aurait dû davantage mobiliser les Français-Arabes, héritiers directs et encore vivants du passé colonial. L'esclavage remonte à plus loin. La colonisation et la décolonisation, elles, sont encore très proches. Et la loi précisait bien : «notamment en Afrique du Nord», et elle avait été promulguée en faveur des Français rapatriés.

La lutte contre les discriminations des populations noires a sa propre histoire. En conformité avec le schéma du devoir de mémoire juif, la mobilisation a pu se faire de ce côté avec plus de savoir-faire. Ne serait-ce que le Cran, Conseil représentatif des associations noires de France, calqué sur le Crif, représentation politique des Juifs.

Quant aux Arabes et musulmans de France, ayant moins l'expérience de ce type de stratégie politique, renvoyés à leur islam, et ceci avec toutes les connotations négatives qui lui sont attachées depuis le 11 septembre 2001, ils n'arrivent pas à se dégager de la perception religieuse où ils sont englués et qui les empêche de s'organiser dans l'espace politique. En fait, ils ont été déjà rivés d'autorité par l'Etat au Conseil français du culte musulman. Et la mémoire de la colonisation et de la décolonisation, politiquement plus embarrassante que celle de l'esclavage, a pris du retard dans la course des mémoires.

Les Arabes de France dérangent aussi les Juifs, peut-être plus enclins à appuyer les revendications noires. La pérennisation du conflit israélo-palestinien et l'antisémitisme qu'on leur reproche depuis la seconde Intifada ont renforcé leur méfiance. Certes, Dieudonné a excellé dans le genre, mais il ne représente pas encore aux yeux des Juifs tous les Noirs. Comptons aussi avec l'exemple de l'implication très forte des Juifs aux Etats-Unis dans les années 50 et 60 aux côtés des Noirs dans leurs luttes, avant que leurs relations ne se dégradent définitivement.

Les turbulences suscitées par la loi du 23 février ont aussi montré que certains politiques n'avaient pas vraiment peur des communautarismes. On en veut pour preuve la nomination récente par Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l'UMP, pour mener un travail sur «la loi, l'histoire et le devoir de mémoire», d'Arno Klarsfeld, activiste du devoir de mémoire aguerri dans les prétoires, historien nullement, et qui paradait il y a peu sur les pages glacées de Paris Match dans son uniforme de l'armée israélienne. Notre ministre de l'Intérieur prend ainsi lui-même le devoir de mémoire juif comme modèle, et, en désignant un tel personnage comme «expert», il commet probablement une erreur dont les retombées pourraient n'être pas anodines. Encore plus grave, il ouvre l'ère de la future guerre des mémoires, et tout cela pour recueillir les voix des clientèles de la mémoire, de tous bords.

La France plus que de polémique a besoin de réécrire son histoire en l'assumant pleinement, avec ses pages sombres et ses pages glorieuses. Pour que chacun puisse s'y reconnaître. Assisterions-nous là aux derniers soubresauts d'une ultime résistance nationaliste, rude peut-être, mais sur le point de céder enfin le terrain à une nation pluraliste, libre, égalitaire et revigorée par l'énergie de sa mixité enfin digérée ?

Une semaine de lutte contre les discriminations est organisée par Esther Benbassa et Jean-Christophe Attias du 19 au 26 mars 2006. Renseignements : www.parisduvivreensemble.org


フィガロ、植民地化、歴史認識の問題に言及。

http://www.lefigaro.fr/politique/20060128.FIG0138.html?083541
Colonisation : pour Arno Klarsfeld, la loi peut dire l'histoire LÉGISLATION L'avocat mandaté par l'UMP aurait préféré la réécriture de l'article de loi contesté plutôt que sa suppression.
Guillaume Perrault
[28 janvier 2006]

«L'HISTOIRE n'est pas le pré carré des historiens.» Au lendemain de la décision du président de la République de supprimer l'article contesté de la loi sur la reconnaissance de la France envers les rapatriés, Me Arno Klarsfeld prend le contre-pied de l'argumentation du chef de l'État. Le 21 décembre, alors que Jacques Chirac venait de demander à Jean-Louis Debré de trouver une solution pour mettre fin à la controverse, le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, avait confié à Me Arno Klarsfeld une mission sur «la loi, l'histoire et le devoir de mémoire».


L'UMP a publié hier ses conclusions. Contrairement au président de l'Assemblée nationale, l'avocat estime qu'«apprécier le passé, c'est aussi le champ du politique». «Les élus procèdent démocratiquement et publiquement avec leurs convictions politiques – ni plus, ni moins présentes que chez les historiens», ajoute-t-il.


En conséquence, plutôt qu'une abrogation de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 demandant que «les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord», Me Klarsfeld aurait préféré qu'il soit amendé pour évoquer à la fois «les aspects positifs» et «les méfaits considérables».


De la même manière, il défend les trois autres lois dont 19 historiens ont réclamé l'abrogation dans une pétition rendue publique le 13 décembre : la loi de 1990 réprimant le négationnisme, la loi de 2001 reconnaissant le génocide arménien et la loi de 2001 proclamant que la traite des Noirs et l'esclavage constituent un crime contre l'humanité.


Selon l'avocat, ces quatre textes ont en commun de répondre aux revendications légitimes de «communautés» qui militent «pour que les injustices et les souffrances subies collectivement par leurs ascendants soient solennellement reconnues par l'État (...)».

«Pas une exception française»


La loi du 13 juillet 1990 réprimant le négationnisme – dite «loi Gayssot» – «ne constitue pas une exception française au sein de l'Europe, argumente Me Klarsfeld. Plusieurs pays se sont dotés de dispositions similaires (Belgique, Allemagne, Espagne, Luxembourg, Autriche, Suisse...)». Pour sa part, la loi du 29 janvier 2001 reconnaissant le génocide arménien traduit «l'intérêt constant que la France n'a cessé de porter à l'Arménie». La loi du 21 mai 2001 proclamant que la traite des Noirs et l'esclavage constituent un crime contre l'humanité est nécessaire car «les communautés dont les ancêtres ont souffert sont présentes sur le territoire national», poursuit Me Klars feld.


L'étude remise au président de l'UMP ne répond pas vraiment aux arguments avancés par les 19 universitaires qui ont signé la pétition du 13 décembre. Ceux-ci protestaient en particulier contre «les procédures judiciaires touchant des historiens». Or, la note de Me Klars feld ne dit mot de cette importante question.


Iulianusさんhttp://iulianus.exblog.jp/が、このニュースから、
ご自身の御誓文をブログに書かれている。

http://iulianus.exblog.jp/4091029/
昨年の12月13日に議会の介入に対してマルク・フェローらフランスの歴史家19人が5か条の宣言(曰く、歴史は宗教ではない/歴史は道徳ではない/歴史は時事問題の奴隷ではない/歴史は記憶ではない/歴史は司法の対象ではない)を出したが、それをもじって。

教会史五箇条の御誓文

教会史は神学ではない。
教会史は司牧ではない。
教会史は教会の奴隷ではない。
教会史は祈りではない。
教会史は教会法の対象ではない。


そっか・・・と、とっても考えさせられる。
でも何から、どう考えたらいいのかがぜんぜんまとまらないので、
しばらく上のものを訳しながらゆっくり考える。